L’assainissement individuel
Le pôle éco-habitat a organisé une soirée sur l’assainissement individuel : l’historique, les diverses solutions, le point sur l’efficacité des systèmes .., par J Spieth et un salarié du SPANC de la CCVOL B. Daviaud. En voici un résumé.
Historique
L’assainissement est un souci relativement récent dans notre société. Il s’est développé lorsque qu’on est aperçu des problèmes de santé générés par un rejet spontané des déchets humains dans la nature ,en particulier dans les zones à forte densité de population. Des études ont montrées que la courbe du nombre des décès a décru, lorsque la courbe du nombre de mètres linéaires de tuyauterie d’évacuation des eaux sales augmentaient.
Fonctionnement
Comment fonctionne la dégradation des matières organiques ?
L’assainissement dans une première opération vise à séparer les matières physiques,organiques de l’eau. La matière organique se transforme en matière minérale sous l’action des bactéries .Cette action nécessite beaucoup d’oxygène pour être efficace. Les bactéries existent et se multiplient de façon exponentielle dans la zooglé.
Nos systèmes d’assainissement doivent donc utiliser au maximum ces capacités de la nature. Pour cela ils tentent de séparer et traiter les matières organiques afin de les retirer de l’eau qui sera rejetée assainie dans la nature. Pour ce traitement il faut faciliter l’apport d’oxygène dans un contact suffisamment long avec les matières à traiter (d’où les fosses toutes eaux d’un grand volume qui ont remplacé les premières fosses sceptique plus petites).Il faut aussi que ces bactéries aient à « manger »,donc que les fosses soient alimentées régulièrement de déchets. A ce niveau les services collectifs fonctionnent bien car bien alimentés. Par contre on peut avoir des problèmes avec des résidence secondaires habitées de temps en temps. Pour fonctionner les bactéries ne doivent pas être dégradées par des toxines. Il est prudent de vérifier les composants des produits d’entretien; Le chlore contenu dans l’eau de javel ne peut être utilisé qu’en très petite quantité.
La production des déchets liquides de l’habitat individuel est essentiellement de deux natures :
l – La plus grosses pollution provient des excréments humains ; mais c’est la plus facile à traiter.
2 – Les eaux ménagères sont l’autre source de pollution plus difficile à traiter car ces eaux noires peuvent contenir une grande variété de polluants.
Les graisses sont particulièrement difficiles à traiter. Il faut donc éviter ,le plus possible, de charger l’eau de graisses (nettoyage préalable des déchets gras). Les tuyauteries de la maison éviteront ainsi de se boucher. Il est recommandé de mettre des évacuations d’un bon gabarit (100ml).
Les bacs à graisses à la sortie des eaux de cuisine ont pour fonction de recueillir les graisses .Les graisses en refroidissant se solidifient et sont arrêtées par les compartiments du bac. Mais l’entretien régulier est nécessaire si l’on veut éviter qu’elles ne s’évacuent quand même, à la longue, dans les tuyaux qu’elles vont boucher. Il convient donc de retirer très régulièrement ces graisses flottantes dans le bac ; la rythmicité dépend de la quantité de graisses rejetée (plusieurs fois par an).Les rejets de lait ,yaourt sont à ce niveau très polluants.
Les systèmes individuels d’assainissement
Il existe deux types principaux d’assainissement : les installations à filtres et les installations à culture libre. Dans ces deux principes des propositions très variées peuvent vous être faites. Les recherches industrielles sur le sujet sont multiples.Avant d’adopter une solutions pour votre assainissement, Il convient de les étudier,après l’analyse du bureau d’étude concernant votre situation particulière.
- Les systèmes d’assainissement
- Les systèmes à filtres
Ce sont ceux qui sont le plus habituellement en utilisation aujourd’hui. Les installations anciennes comprenaient une fosse sceptique à la sortie des WC,(d’une capacité assez limitée), des filtres à pouzzolanes puis un système de rejet dans la terre. A la sortie des eaux ménagères il y avait un bac dégraisseur puis les eau étaient rejetées en terre. Ces installations équipent toujours bon nombre d’habitations. Elles fonctionnent plus ou moins bien suivant la capacité de drainage,de filtration des sols …
Un entretien régulier y est indispensable :
- Vidange des boues qui s’accumulent au fond de la fosses sceptique et du puits perdu,
- Lavage des filtres et renouvellement si besoin de la pouzzolane(ce matériau est une pierre volcanique qui du fait de sa porosité offre une grande surface de contact entre les eaux à épurer et l’oxygène).
- Nettoyage du bac à graisse ; recueillir toutes les graisses flottantes très régulièrement et les jeter dans un sac plastique aux ordures ménagères.
Si l’installation est saturée il est nécessaire de la refaire. Les rejets directs dans la nature constituent une pollution dommageable à la salubrité publique.
Les fosses toutes eaux
Ce système que l’on met en oeuvre depuis un certain temps consiste à recueillir les eaux des toilettes et le eaux ménagères dans une fosse de grande dimension,3000 litres ou plus. Cette capacité importante permet aux eaux polluées de séjourner assez longtemps dans ce bac pour que les bactéries agissent en détruisant les matières organiques,une liquéfaction qui laisse au fond de la cuve des matières minérales qui ne peuvent être traitée à ce niveau. Elles devront être évacuées de temps en temps par un vidangeur agréé,tous les 4 à 5 ans.
Un bac à graisse à la sortie des eaux de cuisine n’est efficace que s’il est suffisamment proche de la source, donc avant que les graisses ne se figent,également à nettoyer régulièrement.
Après ce premier traitement les eaux passent dans des filtres qui peuvent utilisés divers matériaux : pierres volcaniques,sables de différents granulas. Il existent des filtres à sable verticaux et horizontaux ; ces derniers sont moins performants. Un filtre à sable vertical peut faire une surface au sol de environ 25m2 et contenir 25m3 de sable. Il peut être construit sous forme de tertre.
Les eaux ainsi traitées sont évacuées dans le sol ,par des installations appropriées à la nature, à la porosité, du sol, (drains,puits perdu….) Même si les eaux ainsi traitées ne sont plus polluées, leur rejet dans un fossé est interdit.
Dans les situations où l’espace posent problèmes ( exiguïté,déclivité…),pour mettre une fosse toutes eaux, des propositions d’installation plus sophistiquées peuvent être proposées. Elles mettent les effluents au contact de l’oxygène de manière mécanique dans des fosses à taille réduites (brassage,envoie d’air …).Ces installations sont plus coûteuses et utilisent de façon permanentes de l’énergie électrique.
Suivant la configuration du terrain des pompes de relevage peuvent être nécessaires. On en trouve aujourd’hui de bonne qualité.Les installations sont alors plus coûteuses.
Les systèmes d’assainissement à culture libre
La phyto-épuration utilise les propriétés de l’oxygène de l’air et des racines végétales pour traiter l’ensemble des eaux usées d’une habitation. Elles sont rejetées directement dans un espace aménagé ,étanche,planté de végétaux choisis, où elles séjournent un certain temps avant de ressortir complètement épurées. Plus le système racinaire est important plus il contribue à réduire les matières organiques. Ce type d’installation est autorisé pour une maison de 4 chambres depuis 2013.
Les toilettes sèches permettent de transformer les excréments humains mélangée à une matière carbonée ( végétal ,le plus souvent de la sciure de bois) en compost. Différentes propositions d’installation plus ou moins complexes existent sur le marché. Certaines séparent les matières sèches des urines.
La réglementation
Le maire de chaque commune a la charge de protéger ses administrés des pollutions. Il gère donc les problèmes de salubrité environnementale. A ce titre il a la responsabilité du contrôle des assainissements collectifs et individuels .
Pour le faire les mairies font appel à des SPANC (service public d’assainissement non collectif).Ces services peuvent être des services publics gérés par une communauté de communes, comme pour le Val d’Oust,ou des services prestataires comme la SAUR, pour la communauté de communes de Ploërmel.
Les SPANC doivent contrôler les installations existantes,vérifier les nouveaux projets lors de l’ébauche puis de la mise en place(avant que le chantier ne soit refermé.) Beaucoup d’installations sont anciennes.Ils ont tenté dans un premier temps,d’avoir une attitude pédagogique,informative plutôt que répressive.Petit à petit les particuliers vont devoir mettre aux normes, faire les travaux recommandés. Si l’installation est jugée polluante pour l’environnement,dangereuse pour la santé,son propriétaire a 4ans pour la mettre aux normes.Passé ce délai il s’expose à une amende de 200à 400 euros par an notifiée par la mairie.Le rejet direct dans les fossés cause une insalubrité publique qui peut donner lieu à l’obligation rapide de travaux.
La proximité de puits est un souci supplémentaire ,très présent dans notre région (les maisons étaient construites auprès d’un point d’eau.)
Si le rejet des eaux de cuisine dans la douve pose problèmes : la pose d’un bac à graisse et de drains peut être une solution mais il s’avère souvent plus rentable de refaire l’ensemble ; le coût peut s’élever de 4000 à 8000 euros en général, dans notre région, suivant la configuration de la propriété.Les coûts des études d’impact,des travaux varient considérablement suivant les régions.
Les Aides
Cette année l’Agence Régionale de l’eau encourage la mise aux normes des vieilles installations en attribuant des subventions pouvant aller jusqu’à 50% du coût des travaux. Les communauté de communes de Malestroit et Ploërmel s’engagent en ce sens.La demande doit se faire en mairie.Celle-ci charge alors le SPANC le faire l’étude d’impact et le dossier de demande de subventions.Lorsque l’accord est obtenu les travaux doivent être fait dans les 4 mois car le financement se fait pour plusieurs dossiers en même temps.
L’ANA peut proposer des aides complémentaires en fonction des ressources du foyer.Des prêts à taux zéro peuvent aussi être attribués sous condition que l’installation ne consomme pas d’énergie.
Aujourd’hui lors de la vente d’une habitation le papier de contrôle du SPANC est exigé ; s’il a plus de trois ans un nouveau contrôle est nécessaire. L’acquéreur est contraint de mettre l’installation de la maison qu’il achète aux normes dans l’année qui suit l’achat.
Aline Bodros, pôle éco-habitat